Accotements
Description
Les accotements correspondent aux bandes herbeuses situées le long des axes de communication. Il s’agit d’un ensemble hétérogène puisque les objets cartographiés comprennent aussi bien des surfaces de dégagement sécuritaire que des formations rudérales* graminéennes.
Principalement dominés par les graminées, les accotements constituent une catégorie à part entière en plus des massifs entretenus et des plantations également présents aux abords des routes.
La carte cantonale des milieux regroupe à l’échelle du 1: 5’000e les cinq variantes suivantes :
- les groupements végétaux non caractérisés des surfaces de dégagement sécuritaire correspondent aux bandes herbeuses de 1,5 m qui se rencontrent de part et d’autre de l’axe routier1. Elles constituent la majorité des objets cartographiés et ne présentent que très ponctuellement un intérêt floristique.
- les prairies rudéralisées* à fétuque faux-roseau (Agropyro-Rumicion: Dactylo-Festucetum) sont dominées par la fétuque faux-roseau (Festuca arundinacea), souvent associée au dactyle (Dactylis glomerata). Leur sol à forte teneur en argile est régulièrement compacté et peut être temporairement engorgé. Elles présentent des espèces adaptées à ces contraintes comme l’agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), la houlque laineuse (Holcus lanatus) ou la renoncule rampante (Ranunculus repens).
- les prairies rudéralisées* à tanaisie (Arrhenatherion: Tanaceto-Arrhenatheretum) sont des formations prairiales* au sol perturbé (entretien, passages occasionnels de véhicules, travaux), qui forment un tapis plus ou moins lâche3. Elles sont dominées par le fromental (Arrhenatherum elatius)3, associé au pâturin à feuilles étroites (Poa angustifolia)3, au chiendent rampant (Elymus repens)3 et occasionnellement au brome sans arête (Bromus inermis)3. Elles se caractérisent par la présence de plusieurs espèces rudérales* propres aux friches*, et semées dans les jachères florales, comme l’armoise commune (Artemisia vulgaris)3, la chicorée sauvage (Cichorium intybus)3, le passerage drave (Cardaria draba)5, la linaire commune (Linaria vulgaris)3 ou le silène des prés (Silene pratensis)3. La tanaisie commune (Tanacetum vulgare), qui donne son nom à l’association phytosociologique du Tanaceto-Arrhenatheretum, n’est pas indigène* à Genève. Sa présence dans cette unité résulte d’individus échappés des cultures ou de mélanges semés dans les jachères.
- les prairies rudéralisées* à carotte sauvage (Arrhenatherion: Dauco-Arrhenatheretum) sont dominées par le fromental (Arrhenatherum elatius)3. Elles se différencient des groupements à tanaisie par leur caractère plus thermophile*,3 et la présence d’ombellifères rudérales* à floraison estivale comme la carotte (Daucus carota)3 ou le panais (Pastinaca sativa)3 favorisées par la fauche tardive3.
- les friches à chiendent (Convolvulo-Agropyrion: Convolvulo-Agropyretum) sont dominées par le chiendent rampant (Elymus repens)5. Elles se développent sur des secteurs dont le sol a été récemment retourné ou fortement perturbé. Il est régulièrement possible d’observer des espèces à forte multiplication végétative* comme le cirse des champs (Cirsium arvense)5, le liseron des champs (Convolvulus arvensis)5 ou la quintefeuille (Potentilla reptans)5.
Dans la mesure du possible, les talus de route à qualité biologique élevée ont été identifiés et assimilés tantôt aux prairies de fauche (extensives ou intensives), tantôt aux prairies mi-sèches. Une partie d’entre eux est encore classée sous accotements dans l’attente d’une validation de terrain. Compte tenu de la variété des contextes, d’autres unités rudérales sont aussi observables sur ces accotements. Minoritaires, elles ne sont pas présentement décrites.
Où observer
Quand observer
Identité
Profil
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
2.4 | 2.7 | 3 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3 | 3.1 | 3.2 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3 | 3.4 | 3.6 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3.9 | 4.1 | 4.3 |
Value |
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2 |
Le saviez-vous?
Valeur biologique
Très artificialisés et gérés plus ou moins intensivement, les accotements présentent une valeur biologique restreinte. C’est particulièrement le cas des surfaces de dégagement sécuritaire qui sont soumises à une fauche régulière par les services d’entretien des routes1. Notons que, sur certains grands talus, les parties supérieures (au-dessus de la zone de sécurité) sont entretenues de manière extensive. Elles peuvent alors constituer des milieux de qualité, tant pour la faune que pour la flore, et jouer le rôle de refuges*, en particulier dans les zones de grandes cultures. Les surfaces soumises à une pression d’intervention plus lâche peuvent également contribuer à former un réseau écologique, susceptible de relier les biotopes* entre eux.
Les prairies rudéralisées* et les friches présentent une flore variée1, bien que celle-ci soit composée de nombreuses espèces banales4. Cette diversité végétale offre un intérêt pour la petite faune, en particulier les insectes butineurs* en milieu urbain4. Néanmoins, le long des routes à trafic rapide, le déplacement d’air provoqué par la circulation réduit rapidement l’intérêt faunistique.
Vulnérabilité et gestion
Les bandes herbeuses de 1,5 m situées le long des routes font l’objet d’un entretien régulier qui répond uniquement aux contraintes sécuritaires1.
Pour la végétation rudérale, une fauche à une hauteur minimale de 10 cm est préconisée, avec ramassage des produits de coupe* pour favoriser l’exportation des nutriments1. Les interventions sont habituellement induites par la sécurité routière et peuvent être réalisées dès avril-mai afin que la hauteur de végétation ne dépasse pas 60 cm. Pour les talus qui s’étendent au-delà de 1,5 m, une gestion en faveur de la biodiversité devient possible. La première intervention est alors généralement effectuée entre mi-juin et fin-aout1.
Les axes de communication étant propices à la dispersion des espèces invasives*, tous les accotements doivent être inspectés afin de repérer l’apparition d’éventuels foyers1. A titre d’exemple, mentionnons la vergerette annuelle (Erigeron annuus), l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia), les solidages (Solidago spp.), l’armoise des frères Verlot (Artemisia verlotiorum) ou le séneçon du Cap (Senecio inaequidens), capables de se développer et de se multiplier rapidement malgré la gestion attentive du milieu. L’installation de ces espèces est, de plus, souvent favorisée par les petites écorchures laissées par les machines d’entretien. Notons que les outils eux-mêmes peuvent parfois jouer bien involontairement le rôle de vecteur de dissémination*. Une fois localisées, les plantes incriminées doivent être éradiquées selon les directives en vigueur1.