Saulaies buissonnantes marécageuses
Description
Les saulaies buissonnantes marécageuses sont des formations arbustives de 3 à 5 m de hauteur1, souvent denses4, qui colonisent les zones humides, les bordures d’étang, les bras morts des petits cours d’eau et les cuvettes marécageuses1. Elles se développent sur des sols riches en matière organique*, mais engorgés d’eau en permanence, ce qui limite la disponibilité réelle des nutriments*, 2.
La carte cantonale des milieux regroupe à l’échelle du 1: 5’000e les deux variantes suivantes :
- les groupements à saule cendré (Salicion cinereae: Frangulo-Salicetum) qui s’installent sur des substrats argileux ou organiques non oxygénés2, en contact avec les aulnaies noires et les magnocariçaies. Ils sont dominés par l’emblématique saule cendré (Salix cinerea)2 formant des fourrés denses, peu pénétrables, parfois associés à la bourdaine (Frangula alnus)2. La strate* herbacée* est composée d’herbes hautes thermophiles* typiques des roselières et des magnocariçaies2 comme la laîche élevée (Carex elata), la laîche à angles aigus (Carex acutiformis), le roseau commun (Phragmites australis) ou l’iris jaune (Iris pseudacorus).
- les groupements à saule pourpre et viorne obier (Salicion cinereae: Salici-Viburnetum) des substrats limoneux à sableux, temporairement oxygénés, au bord des plans d’eau ou des grands cours d’eau à niveau fluctuant2. Ils sont dominés par la viorne obier (Viburnum opulus)2 et/ou le saule pourpre (Salix purpurea)2, parfois accompagnés par le saule blanc (Salix alba)2 ou le saule cendré (Salix cinerea)2. Le populage (Caltha palustris)2 est régulièrement présent dans la strate* herbacée*.
Où observer
Quand observer
Identité
Profil
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3.5 | 3.9 | 4.4 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3.1 | 3.4 | 3.6 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3.3 | 3.35 | 3.4 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
4.2 | 4.5 | 4.7 |
Value |
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5 |
Le saviez-vous?
Valeur biologique
Si les saulaies buissonnantes marécageuses abritent peu d’espèces* rares* ou menacées*, elles constituent un élément paysager important au sein de la mosaïque des milieux* marécageux1. Formant une végétation structurante, elles hébergent des insectes1 et attirent de nombreux oiseaux des marais comme le bruant des roseaux, le rossignol philomèle ou la pie-grièche écorcheur5. Fourrés denses, les saulaies buissonnantes marécageuses sont des caches prisées des sangliers. Elles constituent également l’habitat* d’araignées spécialisées, dont certaines espèces* ne se rencontrent, sur le canton, qu’au marais de Mategnin. C’est en effet le seul site genevois qui abrite un «vieux» marais, c’est-à-dire un marais ancien et stable, n’ayant subi que de légères interventions d’entretien.
Par ailleurs, la rareté de saulaies buissonnantes marécageuses, tant au niveau cantonal que national, confère à ces milieux* une importante valeur patrimoniale*.
Vulnérabilité et gestion
Les grands travaux d’assèchement des marais et de canalisation des cours d’eau réalisés, dans les années 1920, sur le territoire cantonal ont fortement contribué à la réduction des zones marécageuses3. De plus, l’abandon des pratiques de fauche traditionnelles, qui consistaient à valoriser le produit de coupe* des magnocariçaies sous forme de litière, a favorisé la fermeture des milieux* ouverts et permis l’avancée des formations forestières1, 4. Aujourd’hui, si la pression sur les sites humides s’est relâchée, la priorité du gestionnaire est de maintenir la mosaïque des milieux* marécageux sur les sites existants. Pour ce faire, il est préconisé de contenir à 20-30% la surface occupée par les saules. Des interventions de broyage ou d’arrachage sont réalisées tous les 10 ans environ.
Le résidu issu des travaux n’est pas laissé sur place, il est ramassé afin de limiter l’accumulation de matière organique* au sol. En général, il est ensuite réuni en tas à proximité, ce qui permet la création de structures favorables à la petite faune*, comme le putois ou les couleuvres à collier.
Une partie des saulaies buissonnantes marécageuses du canton se trouvent dans l’inventaire des bas marais d’importance nationale.