Ronciers
Description
Les ronciers constituent le plus souvent des fourrés denses. Ils se développent sur des terrains très riches en nutriments* et bien ensoleillés. Très envahissants, ils tendent à former des massifs monospécifiques impénétrables de 2 à 3 m de haut, avec un optimum de croissance sur les terrains dénudés laissés à l’abandon1. Ils se rencontrent également dans les clairières, le long des lisières forestières, au contact des haies ou sur les talus ferroviaires2.
La carte cantonale des milieux regroupe à l’échelle du 1:5’000e les deux variantes suivantes :
- les groupements de ronces indigènes* (Pruno-Rubion: Groupement à Rubus fruticosus) dominés par la ronce commune (Rubus fruticosus aggr.)3;
- les groupements de ronces exotiques* (Pruno-Rubion: Rubetum armeniaci) dominés par la ronce d’Arménie (Rubus armeniacus)3. Cette espèce* rudérale* d’origine asiatique a tendance à prendre la place des espèces* indigènes*,7.
Où observer
Quand observer
Identité
Profil
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3 | 3.05 | 3.1 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
2.9 | 3 | 3.1 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
3.8 | 3.9 | 4 |
Minimum | Moyenne | Maximum |
---|---|---|
4 | 4.1 | 4.2 |
Value |
---|
4 |
Le saviez-vous?
Valeur biologique
Les ronciers jouent un rôle important dans la protection des sols de l’espace rural en limitant l’érosion superficielle par leur ancrage racinaire2. Ils sont également importants pour la biodiversité*, car ils forment des structures favorables à la faune (insectes, petits et grands mammifères, oiseaux) en offrant des sites d’alimentation, de reproduction, ainsi que de nombreux abris2. C’est particulièrement vrai pour les nombreux papillons et abeilles sauvages auxquels les ronciers offrent gîte et nourriture4.
S’ils bénéficient d’une certaine largeur et d’un linéaire suffisant, les ronciers peuvent fonctionner comme des corridors biologiques2 et s’intégrer au paysage bocager, au même titre que les cordons d’espèces ligneuses ou que les formations buissonnantes. Leur dynamique de colonisation peut toutefois être problématique dans certains cas, notamment lorsqu’ils se développent au détriment de milieux* rares et moins dynamiques.
Vulnérabilité et gestion
Assez fréquents sur le territoire genevois, les ronciers colonisent les milieux* perturbés. Parce qu’ils sont très concurrentiels et se développent rapidement, en particulier sur les terrains riches en nutriments*, les ronciers sont perçus comme des signes de désordre et de mauvais entretien. Pour cette raison, ils sont souvent combattus, le plus souvent par arrachage mécanique ou par traitements aux herbicides.
Les ronciers ne sont pas entretenus à proprement parler. Sur les sites où les ronciers sont installés et jouent un rôle favorables pour la biodiversité*, comme sur les terrains abandonnés, les talus en zone agricole ou les réserves naturelles, le gestionnaire cherche à préserver leur structure tout en contrôlant leur expansion, notamment lorsqu’elle se fait au détriment de milieux* plus rares comme les prairies. Pour maintenir les ronciers, l’apparition d’arbres pionniers*, par exemple des frênes, doit être évitée et des broyages ciblés peuvent être effectués. Le gestionnaire est confronté à la nécessité de réguler le développement des ronces lorsqu’il ouvre une prairie, crée une éclaircie en forêt ou favorise la création d’une lisière, étant donné qu’elles tendent à étouffer les espèces* qu’il souhaite valoriser. Pour les contenir, il est préconisé de faucher régulièrement les tiges, deux ou trois fois par an, sur une période allant de trois à huit ans.
Ces dernières années, la ronce d’Arménie (Rubus armeniacus), une espèce* invasive* à croissance rapide qui concurrence les ronces indigènes*, s’est fortement développée à Genève. Elle envahit les terrains abandonnés et les lisières. La vitesse d’expansion de cette espèce* est telle qu’il est illusoire d’espérer lutter contre elle. Aucune gestion spécifique n’est donc mise en place pour l’éliminer à large échelle, mais son développement est contenu localement. Précisons que la ronce d’Arménie fournit abri et nourriture aux mêmes petits animaux que les ronces indigènes*.