Bâtiments
Description
La carte cantonale des milieux regroupe, sous la dénomination générique de « bâtiments », les édifices historiques (églises, monuments) ainsi que les constructions plus récentes comme les immeubles, les villas résidentielles, les surfaces industrielles ou commerciales. Elle inclut également les écoles, les hôpitaux, les stations d’épuration, les serres intensives, les corps de ferme, ainsi que les hangars pourvus d’un sol en dur. Souvent réunis en villes ou en villages, ils constituent des espaces façonnés par l’homme, habituellement interconnectés par un réseau de voies de communication (routes, voies ferrées).
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Quand observer
Identité
Profil
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Le saviez-vous?
Valeur biologique
Les bâtiments présentent un intérêt biologique variable, leur capacité à accueillir des espèces* étant fortement dépendante de leur année de construction, de leur emplacement et de l’entretien auxquels ils sont soumis. Si les constructions les plus modernes à toits plats peuvent être végétalisées et accueillir une flore* et une faune* diversifiées, le potentiel biologique des vieux bâtiments peut également s’avérer important. Certains anciens édifices sont, par exemple, susceptibles d’accueillir d’importantes colonies de chauves-souris, dont certaines espèces rares* au niveau suisse. Les chiroptères* apprécient tout particulièrement les combles, les greniers, les caves ou les souterrains, qu’ils utilisent comme gîte de reproduction ou comme lieu d’hibernation1. Parmi les hôtes potentiels, il est possible de citer le grand murin (Myotis myotis), l’énigmatique oreillard gris (Plecotus austriacus) ou l’oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris).
Les vieilles demeures, ainsi que les églises et les bâtiments administratifs à toitures élevées2, sont également utilisés par les espèces* qui nichent dans les anfractuosités des murs1 ou sous les avant-toits. C’est le cas des pipistrelles (Pipistrellus kuhlii, P. pipistrellus), du martinet noir (Apus apus), du moineau domestique (Passer domesticus), des gracieuses hirondelles (Delichon urbicum, Hirundo rustica), du faucon crécerelle (Falco tinnunculus) ou de la timide chouette effraie (Tyto alba).
Certaines espèces* végétales menacées* au niveau national, telles que l’aïra caryophyllé (Aïra caryophyllea) ou le gaillet grêle (Galium parisiense) ont su trouver une niche écologique* de substitution sur quelques-unes des toitures végétalisées extensives du canton11.
Vulnérabilité et gestion
En l’espace d’une soixantaine d’années, la population résidente dans le canton a plus que doublé. En 1950, Genève comptait un peu plus de 202 500 habitants3, contre environ 500 000 habitants fin 20159, regroupés pour la plupart en zone urbaine. Cette croissance tend incontestablement à se poursuivre et cela se traduit depuis plusieurs années par l’augmentation des surfaces d’habitat et d’infrastructure. En 2012, l’analyse réalisée par l’OFS* estimait que ces surfaces totalisaient environ 35% du canton7, soit une progression de près de 6% en une trentaine d’années7. L’étude attribuait cette évolution à la réduction progressive des surfaces agricoles qui perdaient du terrain (-5,9%)7, alors que les surfaces improductives (+0,2%) et les surfaces boisées (-0,3%) restaient à peu près stables depuis 19807.
Pour accueillir cette croissance démographique, loger et offrir les services nécessaires à tous les citoyens (bâtiments publics, bureaux, loisirs), de nombreux projets de construction et de rénovation ont été réalisés. Ces transformations ont contribué à modifier le visage traditionnel des zones d’habitation.
De plus, dans les années 1980, de nouveaux matériaux plus performants, capables d’isoler efficacement façades et toitures ont fait leur apparition2 sur les chantiers (généralisation de l’utilisation du béton, découverte de matériaux modernes)1. Il s’ensuivit une diminution du nombre de caches et d’abris laissés à la disposition de la faune* dans les anciens bâtiments.
Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée. La problématique de la conservation des espèces qui vivent dans notre environnement immédiat est prise au sérieux, notamment par les habitants et les collectivités1. L’amélioration des connaissances sur la biologie des différents groupes permet également aux experts d’intervenir de manière ciblée et de prodiguer des conseils adaptés aux entrepreneurs2, 6. C’est, par exemple, le travail que mène depuis une vingtaine d’années le CCO*. Cette association cherche, entre autres, à freiner la disparition des gîtes utilisés par les chauves-souris en conseillant les propriétaires lors de restaurations2, 6.
La pose de nichoirs, destinés selon le modèle aux chauves-souris ou aux oiseaux, est une mesure régulièrement préconisée par le gestionnaire de l’environnement afin d’offrir à ces espèces des habitats* de substitution4, 5. Les toitures végétalisées, lorsqu’elles sont entretenues de manière extensive, permettent également de favoriser la biodiversité*. En complétant le maillage vert déjà présent au sol, elles offrent en effet un refuge aux insectes et aux oiseaux. Elles permettent aussi la rétention des eaux de pluie, limitant de ce fait l’effet imperméabilisant des constructions. Sur le plan légal, si le remplacement des arbres abattus lors d’un projet de construction est reconnu comme difficile ou impossible, les toits verts extensifs peuvent constituer une partie des mesures de compensation prises en faveur de la nature10.
En plus des toitures, il est aujourd’hui possible de mettre en place des murs végétalisés ! L’hepia* a développé et breveté des modules composés d’une matière poreuse destinées au verdissement des façades13, 14. Destinés à améliorer le cadre de vie en ville, ces murs offrent d’excellentes propriétés isolantes. Ils améliorent aussi l’insonorisation de l’intérieur des bâtiments et absorbent une partie des bruits de la rue13. S’ils permettent également d’épurer les eaux qui s’écoulent des toitures lors de précipitations13, ils ne présentent aujourd’hui que peu d’intérêt pour la biodiversité* indigène*, 14.
Cartographie
Les bâtiments cartographiés proviennent de l’inventaire des bâtiments hors sol8 de la Direction de la mensuration officielle (DMO*). Ils sont incorporés automatiquement à la carte des milieux naturels du canton lors de chaque mise à jour.
Dynamique
Les bâtiments sont trop artificialisés* et entretenus pour présenter une colonisation importante par la végétation.