Bosquets urbains
Description
Cette unité composée d’un groupement d’arbres et d’arbustes assure l’existence du réseau boisé en contexte urbain. Il s’agit dans certains cas de reliques des végétations présentes avant l’urbanisation. L’absence de structure ordonnée clairement définie traduit l’origine naturelle ou spontanée de ces boisements2, parfois enrichis par des plantations.
Bien que les nombreuses activités humaines influencent directement sa composition, cette unité s’apparente le plus souvent à celle des chênaies (peuplements dominants sur le canton), mais sous une forme dégradée. Les boisements les moins perturbés offrent classiquement une structure à trois niveaux composée d’une state herbacée basse très clairsemée voire inexistante, d’une strate moyenne buissonnante dans laquelle se développent des espèces comme le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), le buis (Buxus sempervirens) ou l’if (Taxus baccata) et d’une strate supérieure faite d’un mélange assez hétéroclite d’essences.
Aussi bien feuillues que résineuses, les essences forestières indigènes comme les chênes (Quercus petraea, Q. robur), le charme (Carpinus betulus), les érables (Acer spp.), le hêtre (Fagus sylvatica) ou l’épicéa (Picea abies) sont souvent dominantes et côtoient des essences ornementales, comme le marronnier (Aesculus hippocastanum), le platane (Platanus x hispanica) ou le cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana).
Où observer
Quand observer
Identité
Profil
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Le saviez-vous?
Valeur biologique
Les bosquets urbains s’intègrent parfaitement dans le maillage vert du canton et jouent le rôle de relais entre les différentes structures forestières.
La présence de grands et vieux arbres leur confère une valeur biologique importante. Le lucane cerf-volant et le grand capricorne, deux coléoptères protégés au niveau suisse3, 4, sont par exemple tributaires de la présence d’arbres anciens pour se nourrir et s’abriter. Ainsi, de nombreux insectes xylophages* ont été recensés en ville6. De plus, la présence d’arbres permet d’héberger en ville toute une série d’animaux : soit naturellement par installation spontanée dans les branches ou les cavités comme c’est le cas pour la noctule commune (Nyctalus noctula), le pigeon ramier (Columba palumbus), le timide pigeon colombin (Columba oenas) ou la chouette hulotte (Strix aluco), soit par l’installation de nichoirs. Sur le plan écologique, les bosquets urbains permettent l’infiltration des eaux de pluie qui ruissellent sur les surfaces dures. Ils contribuent ainsi à décharger les réseaux de canalisation, tout en garantissant l’alimentation des nappes phréatiques.
Vulnérabilité et gestion
Le maintien de la diversité spécifique est tributaire de la régénération naturelle des peuplements, elle-même fortement dépendante des usages. Les boisements les plus sains présentent des indices qui témoignent du bon fonctionnement de leur dynamique: bois morts au sol, structure étagée (strates herbacée, arbustive et arborée), mais aussi régénération spontanée d’individus. Les bosquets urbains sont soumis à la pression des activités humaines. S’il souhaite intervenir, le gestionnaire peut délimiter des zones qui seront affectées à des usages différents (zone de régénération forestière par exemple) sur une période de cinq à dix ans.
De plus, à l’échelle des bosquets urbains, la gestion est presque autant paysagère que forestière. L’aspect esthétique, mais aussi les contraintes sécuritaires (proximité du bâti par exemple) peuvent clairement influencer le choix des essences à favoriser. Les petites surfaces permettent de réaliser des interventions ciblées, notamment par l’intermédiaire d’arboristes-grimpeurs. De manière générale, la valorisation des bosquets urbains composés d’espèces indigènes permet de favoriser la faune locale.
Dynamique
Il est très difficile, voire impossible, de décrire une série évolutive naturelle entre unités dans un contexte où l’intervention humaine modèle en permanence la composition spécifique. Toutefois, il est indéniable que l’évolution de ces boisements est conditionnée par de nombreux facteurs comme le contexte général (climat et usage), la qualité du substrat en place, mais aussi la fréquence et l’intensité des interventions.
Théoriquement, en l’absence d’intervention durant plusieurs dizaines d’années, une évolution en direction des forêts typiques du climat et des sols genevois (climax* stationnel)7 devrait s’opérer.