Bas-marais

Cette catégorie réunit les milieux marécageux herbacés* des sols engorgés à fraction minérale* ou organominérale* alimentés par des nappes* souterraines1 (marais de Sionnet) ou par la convergence des eaux de pluie d’un bassin-versant* dans des dépressions naturelles (Prés de Villette3 , Les Douves, Combes Chapuis). Le terme de bas-marais comprend dans le présent travail les magnocariçaies ou marais à grandes laîches et les mégaphorbiaies marécageuses.

Favorisés par le défrichement des forêts humides initié au Moyen Age, les bas-marais atteignirent leur extension maximale en Suisse entre le XVe et le XVIIIe siècle1. Selon l’OFEV*, vers 1800 les surfaces marécageuses représentaient plus de 2’500 km2 , soit environ 6% de la superficie du pays1. Mais dès le début du XXe siècle, de grands travaux d’assainissement des zones humides furent menés. Ces opérations, couplées à l’utilisation croissante de purins et d’engrais chimiques1, fragilisèrent considérablement les écosystèmes humides1. Il faudra attendre la votation de 1987 pour que les marais et sites marécageux bénéficient officiellement d’une protection et que leur entretien soit confié au canton1.

A Genève, l’histoire est sensiblement la même. En 1919 les «grands marais» (La Pallanterie, La Touvière, Rouelbeau et Sionnet) s’étendaient encore de part et d’autre de la Seymaz et étaient exploités traditionnellement pour la litière2. Dans les années 1920, de grands travaux d’assainissement et de drainage furent lancés afin d’accroître la surface cultivable du canton2. Et comme au niveau fédéral, ces transformations bouleversèrent les sites humides. L’assèchement des terres, mais aussi l’enrichissement des eaux en fertilisants agricoles fragilisèrent de nombreuses espèces2. Il faut attendre le début des années 2000 pour que les premières restaurations soient entreprises. Motivés principalement par la volonté d’assurer la sécurité des biens et des personnes en retrouvant des zones d’expansion pour les crues, ces aménagements ont alors offert de nouveaux habitats au cortège* des milieux humides.

La carte cantonale distingue à l’échelle du 1: 5’000e les milieux suivants :

  • les magnocariçaies ou zones à «grandes laîches» se caractérisent par la dominance d’herbes de grande taille à feuilles graminiformes* coupantes (les laîches) dont elles tirent leur nom (en latin magno = grand, carex = laîche).
  • les mégaphorbiaies ou zones à «grandes feuilles» se caractérisent par la dominance d’herbes de grande taille à feuilles larges dont elles tirent leur nom (en grec mega = grand, phorbia = feuille). Elles s’installent sur les berges des cours d’eau, le long des fossés ou consécutivement à la sous-exploitation des prairies humides.