La genèse du projet

Les premières indications concernant la flore de Genève remontent au 16e siècle, mais ce n'est qu'à la fin du 19e siècle qu’est publié par G. F. Reuter un catalogue détaillé, travail qui a été renouvelé par la suite entre 1940 et 1966 par C. Weber. En 1989, la Société Botanique de Genève, en collaboration avec le WWF Genève et les CJB, a initié un projet de cartographique floristique qui a abouti à la parution d'un Atlas de la flore du canton en 2011. La distribution des plantes y est notamment présentée à l'échelle du carré kilométrique.

En 2006, en collaboration avec l’OCAN, une première Liste Rouge cantonale est publiée qui permet de chiffrer l'érosion de la diversité végétale, soumise à une forte pression d'urbanisation : 158 plantes indigènes ont disparu depuis la fin du 19e siècle et 322 sont menacées de disparition.

Depuis 2007, les 480 plantes menacées ou présumées éteintes sont protégées par le Règlement sur la protection du paysage, des milieux naturels et de la flore (RPMNF). Afin de cibler les mesures conservatoires, les plantes menacées ont dans une deuxième étape été classées selon un degré de priorité d'action. En fonction de la localisation des populations, des sites regroupant une ou plusieurs plantes prioritaires ont ensuite été définis. Ce travail a débouché en 2011 sur une Liste des espèces et des sites prioritaires regroupant 256 taxons et 433 sites. L'accent y a été mis sur la transmission des connaissances à l'échelon communal.

Vue de Genève depuis le col des Pitons (Salève)
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Exemple de sites prioritaires et relevés de flore associés (Moulin de Vert, Cartigny)
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Exemple de sites prioritaires du Moulin de Vert (Cartigny) avec des observations de la liste rouge.

Mise en place d'un programme de suivi

Ces inventaires ont été complétés par la suite par des relevés concernant des espèces plus particulièrement sensibles (espèces rares, menacées) dans le cadre du projet de Monitoring de la Flore et de Milieux Naturels (MonGE), mis en place sur les espèces les plus rares et/ou menacées. Nous profitons également de ces campagnes de terrain pour acquérir des données sur les espèces plus communes. Finalement, selon le flux de données mis en place entre les partenaires du projet, toutes les observations faites dans le cadre de mandats sont également centralisées auprès d'Info Flora.

Les données systématiques obtenues sur les populations ont ensuite permis d'actualiser en 2019 la Liste Rouge de 2006 et d'analyser l'évolution de la flore durant cette période. Il a été observé que si les espèces très rares étaient restées stables ou s'étaient même améliorées, les espèces plus communes ou potentiellement menacées étaient nettement moins bien positionnées qu'en 2006.

Un jeu de données aux multiples usages

Ainsi, plus de 550'000 données ponctuelles géoréférencées sont actuellement disponibles pour Genève, territoire couvrant 250 km2 (état septembre 2024).

Plus récemment, une convention de partenariat a été signée avec le Conservatoire Botanique National Alpin (CBNA) situé à Gap. Cet institut a notamment comme mission de centraliser les observations sur la flore de l'Ain et de la Haute-Savoie. Périodiquement nous recevons une extraction sur le bassin genevois qui permet de compléter les données d'Info Flora. Nous avons ainsi une vision plus régionale de la distribution des espèces.

Nous disposons de 932'000 observations sur un périmètre de 2’000 km2, pour un peu plus de 3'800 taxons (état septembre 2024).

Ces observations s'accompagnent d'un référentiel taxonomique, de donnée sur l'écologie et la biologie des espèces, des informations sur les degrés de menace (listes rouges nationale et régionales), ainsi que sur les législations en vigueur (niveau fédéral et cantonal).

A partir de ces données, il est aisé de produire automatiquement des cartes à jour de l'Atlas de la flore du canton de Genève (cartes au kilomètre carré). Ces cartes de distribution sont disponibles sur la fiche descriptive de chaque taxon.

Végétation plus discrète et moins connue, les bryophytes (mousses et hépatiques) et les lichens (formant l'ensemble appelé "cryptogames") font aussi l'objet de Listes Rouges. Cependant, il n'existe à ce jour pas d'inventaire systématique des cryptogames.

Pour plus d'informations au niveau légal ou au niveau de la gestion, vous pouvez consulter le site web de l'OCAN Office Cantonal de l'Agriculture et de la Nature ou contacter directement Emmanuelle FAVRE (emmanuelle.favre[at]etat.ge.ch).

Ensemble des observations de flore vasculaire sur le bassin genevois (septembre 2024).
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Ensemble des observations de flore vasculaire sur le bassin genevois (septembre 2024).